PARTIE VI : Le Projet Trouperdu-Witch


Une courte nuit de repos, mais suffisante pour cauchemarder sur la veille.
D'ailleurs, Idyle a eu tellement peur d'être seule qu'elle m'a rejoint pour dormir, entre autre...
Ok ! On va encore dire que c'est moi qui en ai profité. Ben non ! Tous mes actes seront pardonnés par l'instinct animal et primitif qui gouverne chaque être humain. C'est vrai quoi.

Armés d'un valeureux couteau de cuisine et d'un plumeau empoussiéré, nous partons en quête de la maison dans la forêt.
Bien sûr, on ne sait pas où elle est. Alors, on se promène, ça et là, prenant tour à tour des sentiers et dévalant des descentes ravinées, s'empalant dans les branches folles d'arbres fous.
Un sanglier se dandine fièrement, qu'il a l'air gland.

Soudain, le vent d'automne soulève des feuilles par paquets, dévoilant des pierres étrangement disposées.
"C'est curieux ce tas de cailloux qui forment une sorte de fléchage..."
"Suivons cette indication." j'annonce impérialement tel César qui n'a jamais été empereur.
Et hop, d'un pas plus soutenu, nous nous dirigeons vers l'oue... le su... le no... enfin, quelque part.

Nous arrivons dans une petite clairière très sombre, où, au centre, se dresse une bicoque en pierres grossièrement taillées.
La porte d'entrée n'existe plus. Les fenêtres sont recouvertes d'une épaisse couche de terre. L'intérieur est nauséabond et des toiles d'araignées tapissent la seule et unique pièce.
On est obligé de se servir de la lampe de poche qu'on a pris soin d'emporter pour y voir clair.
Les meubles sont moisis ou en ruines, le plancher grince atrocement, un chaudron dans la cheminée nous incite à penser qu'il s'agit bien là d'un gîte de sorcier.

"Cet endroit est abandonné depuis des lustres. Qui a bien pu vivre ici ?" dis-je en regardant des étagères où se trouvent des pots et des bouteilles mystifiés par les ans.
Comme en réponse à ma question, un craquement effrayant retentit. Idyle me saute dessus, dans le sens propre du terme évidemment, et me montre un squelette humain couché sur le sol.
"J'ai marché sur l'un des os, ça a du casser... kamou, j'ai peur."
"T'inquiète pas, c'est mort. Enfin, je crois."
Je m'approche des restes de la dépouille pour l'inspecter de plus près, vaut mieux.

Rapport de l'autopsie :
squelette d'une femme d'à peu près 40 ans (d'après la forme du bassin), 1m45 pour, à mon avis, 65 kilos. La dentition permet de dire que cette personne devait avoir les dents sales. Les cotes brisées laissent supposer que cette femme a été assassinée après éventrement et piétinement.
Docteur Kamou, à votre service.

"Bon, on embarque tout ce qu'on peut embarquer et on se casse d'ici." Je commande comme un chef.

Tels des pillards vikings, on fourre dans des sacs en plastique tout ce qui tient encore debout, c'est-à-dire pas grand chose.

...

Sur le chemin du retour, je fais une mine triste.
"Quelque chose ne va pas Kamou ?"
"Mouais... Je suis déçu. Je n'ai pas trouvé le réfrigérateur..."

[suite...]


Un week end de fou avec Kamou © Kamou (2001-2003) Tous droits réservés.