Une courte nuit de repos, mais suffisante pour cauchemarder
sur la veille.
D'ailleurs, Idyle a eu tellement peur d'être seule
qu'elle m'a rejoint pour dormir, entre autre...
Ok ! On va encore dire que c'est moi qui en ai profité.
Ben non ! Tous mes actes seront pardonnés par
l'instinct animal et primitif qui gouverne chaque être
humain. C'est vrai quoi.
Armés d'un valeureux couteau de cuisine et d'un
plumeau empoussiéré, nous partons en quête
de la maison dans la forêt.
Bien sûr, on ne sait pas où elle est. Alors,
on se promène, ça et là, prenant
tour à tour des sentiers et dévalant des
descentes ravinées, s'empalant dans les branches
folles d'arbres fous.
Un sanglier se dandine fièrement, qu'il a l'air
gland.
Soudain, le vent d'automne soulève des feuilles
par paquets, dévoilant des pierres étrangement
disposées.
"C'est curieux ce tas de cailloux qui forment une
sorte de fléchage..."
"Suivons cette indication." j'annonce impérialement
tel César qui n'a jamais été empereur.
Et hop, d'un pas plus soutenu, nous nous dirigeons vers
l'oue... le su... le no... enfin, quelque part.
Nous arrivons dans une petite clairière très
sombre, où, au centre, se dresse une bicoque
en pierres grossièrement taillées.
La porte d'entrée n'existe plus. Les fenêtres
sont recouvertes d'une épaisse couche de terre.
L'intérieur est nauséabond et des toiles
d'araignées tapissent la seule et unique pièce.
On est obligé de se servir de la lampe de poche
qu'on a pris soin d'emporter pour y voir clair.
Les meubles sont moisis ou en ruines, le plancher grince
atrocement, un chaudron dans la cheminée nous
incite à penser qu'il s'agit bien là d'un
gîte de sorcier.
"Cet endroit est abandonné depuis des lustres.
Qui a bien pu vivre ici ?" dis-je en regardant
des étagères où se trouvent des
pots et des bouteilles mystifiés par les ans.
Comme en réponse à ma question, un craquement
effrayant retentit. Idyle me saute dessus, dans le sens
propre du terme évidemment, et me montre un squelette
humain couché sur le sol.
"J'ai marché sur l'un des os, ça
a du casser... kamou, j'ai peur."
"T'inquiète pas, c'est mort. Enfin, je crois."
Je m'approche des restes de la dépouille pour
l'inspecter de plus près, vaut mieux.
Rapport de l'autopsie :
squelette d'une femme d'à peu près 40
ans (d'après la forme du bassin), 1m45 pour,
à mon avis, 65 kilos. La dentition permet de
dire que cette personne devait avoir les dents sales.
Les cotes brisées laissent supposer que cette
femme a été assassinée après
éventrement et piétinement.
Docteur Kamou, à votre service.
"Bon, on embarque tout ce qu'on peut embarquer et on se casse d'ici." Je commande comme un chef.
Tels des pillards vikings, on fourre dans des sacs en plastique tout ce qui tient encore debout, c'est-à-dire pas grand chose.
...
Sur le chemin du retour, je fais une mine triste.
"Quelque chose ne va pas Kamou ?"
"Mouais... Je suis déçu. Je n'ai
pas trouvé le réfrigérateur..."
[suite...]