L'oiseau masqué et la plume arrachée

Un oiseau laissa tomber une plume et s’envola…

Sur la terre froide qui gronde sous ses pieds
Se dresse un corps glacé, apeuré, dégoûté et envoûté
Par le charme incessant 
De cet être revêtu de pureté et de langes blancs

Le grondement ne cesse de surgir
Lorsqu’elle repense à ses désirs
Mais où est sa pureté, sa franchise et son sens de l’honneur
Sinon dans le conduit de son cœur

Des jours, des nuits
Sans entendre son battement corrompu
Le ciel s’est fermé et s’est ensuite ouvert
Pour laisser place à la stupeur et son goût amer

La noirceur consomme l’énergie de son amour
En attendant de le percevoir à la lumière du jour
Ne serait-ce qu’une simple lueur
Qui ferait revivre ce parfait bonheur

La déprime s’est emparée de son corps
Tel que l’ombre de la mort
Tel que le souffle, en temps de guerre, de la détresse
Attendant une aide, une caresse

Son exigence, envers lui, fera d’elle 
Son malheur, sa peine et sa souffrance
Elle demeurera dans l’ignorance
Tel un oiseau dépourvu de ses ailes…

Être, rapporte la plume à l’oiseau
Pour qu’en temps de vent glacial
Il ait toujours chaud...

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