Le guerrier

Écrite par Booly, Neiv, Andie, Voice,
Lasriz, Aeris, Pavlova, Mystery et...

J'étais assis, sur le rebord de cette muraille, à contempler le clair de lune. Du haut de cette forteresse, la nuit semblait belle et calme, on se serait cru en paix. L'illusion était parfaite et seule cette lourde armure et ce katana que j'astiquais amoureusement (je sens que les allusions phalliques vont pleuvoir, non mais dites donc, c'est une histoire de guerre médiévalo-héroïc fantasy, pas un film de cul!). C'était un peu normal, dans ce contexte incessant de bataille. Ce katana était la seule chose qu'il me restait de la bataille des 2 vallées d'Özgüran. J'étais le seul survivant de cette horrible boucherie, tous mes amis, mes supérieurs et mon commandant d'unité étaient morts ou portés disparus, j'étais le seul à en être revenu, portant cette mystérieuse arme qui m'avait apparemment protégé. Elle était à la fois brillante et noire comme la nuit, puis couverte de caractères incompréhensibles gravés à l'acide dedans. Elle était d'une splendeur morbide, mais c'était la seule chose qui arrivait encore à m'empêcher de devenir fou... j'étais devenu un guerrier, pas par choix, mais parce que ma destinée en avait décidé ainsi. J'étais fils de simples travailleurs et je coulais une vie paisible, j'avais une petite amie, mais du jour au lendemain, la guerre éclata, puis mon village fut rasé par une horde d'Orks. Ma famille fut tuée, ma petite amie servit de repas aux Orks (je veux bien qu'on disait qu'elle était bonne dans mon village, mais c'était pas une raison pour la bouffer, les gars!), et j'avais tout perdu. J'avais 2 possibilités pour survivre: devenir un pauvre hermite ou devenir un guerrier. Je savais que les combattants allaient être très demandés et que les hermites serviraient sans doute de repas du soir à une créature sauvage affamée. Je fis mon choix, je devins guerrier, pas parce que la perspective de me faire manger ne m'enthousiasmait guère, mais bien parce que j'étais d'un naturel rancunier (vous le seriez pas, vous, si on mangeait votre amour de votre vie de la life de l'univers de la terre mondiale de l'espace intersidéral qui tue tout espoir de s'en remettre?).

J'en étais à 3 années de guerre incessante. Je n'étais même plus un combattant, j'étais une espèce de sauvage qui ne se bat que parce qu'il n'a que ça pour seule raison de vivre. Un tueur, quoi! Le genre de mec qui vous éventre, vous décapite et vous démembre en 3 mouvements et qui se retrouve couvert de votre sang en ne bronchant même pas.

Un jour; ou plutôt une nuit (ça sonne comme l'aigle noir de Barbara, non?), comme j'étais en ville, je fus attaqué par un ork à qui ma tête ne devait pas revenir. Le monstre faisait pas loin de 3 mètres de haut pour facilement 2 de large et portait une masse d'arme qui pesait sans doute plus lourd que moi en armure avec mon épée et mon repas du soir dans l'estomac. La plupart des gens auraient pris leurs jambes à leur cou, mais moi, je ne voulais pas m'enfuir. Si je devais mourir, peu m'en importait.

Soudain, une femme, belle comme le jour, mais en vachement plus mieux meilleur, se retrouva derrière moi en sortant d'une auberge. Pas de chance pour elle, si je ne faisais rien, l'Ork la boufferait entre 2 tranches de pain. Ça allait pas tarder à chier des bulles. L'ork se vit rapidement tranché en 2 de haut en bas (quand je vous disais que j'étais un sauvage!), le sang jaillissait par dizaines de litres (ça contient au moins 40 litres un ork!), et j'en étais couvert. La demoiselle me fixa de ses grands yeux verts. Elle était belle, habillée avec une robe chinoise rose, de grosses rangers et une veste en jeans fuschia. Elle me regardait en souriant et me dit "Vous... vous faites pleuvoir le sang" avant de s'effondrer, sans doute choquée par ce qu'elle venait de voir. Je la rattrapai dans sa chute et la regardai fixement pendant de longues minutes. Je me disais qu'elle était belle et qu'en d'autres temps, en d'autres circonstances, je l'aurais sans doute aimée, mais j'étais incapable de ça. Qu'allais-je en faire? 

J'ai fait ce que mon instinct me dictait. Après l'avoir découpée selon les lignes harmoniques du corps, afin de préserver l'énergie résiduelle de chaque partie (ce qui leur donne meilleur goût), je la fis rôtir et la mangeai. Les enseignements de mon professeur d'acupuncture m'avaient enfin servi à quelque chose. Quant à elle, elle m'aurait aussi bien rendu service. Ici, en cette période, elle aurait été violée et tuée, pas forcément dans cet ordre, par les mêmes orks que j'abattais au fur et à mesure de ma progression vers le sud. Ses chances de survie étaient quasiment nulles, et j'avais faim.

Elle avait dû penser qu'un premier rôle féminin dans une histoire d'héroïc fantasy serait le début d'une carrière longue et fructueuse, mais elle s'était un chouia gourée de série. Quand on traîne ses guêtres dans des épisodes nommés "la ruée vers l'ork", "le hacheur de viande" ou encore "le barbare et les sept nains, pardon six, non quatre, ah ben non y en a plus, il les a tous bouffés", on ne fait pas dans la dentelle, et on va pas perdre son temps à tenter de ramener les mousmés en perdition à leur paternel larmoyant. Bon, pour la forme, si jamais j'avais croisé le géniteur en question, je lui avais gardé un tibia.

Je poursuivis mon chemin après avoir dévalisé l'auberge, où je trouvai des forts appétissants cuissots de chevreuil, mais j'étais déjà plein et je les laissai. Poursuivant mon chemin de mort et de destruction, il était certain que la forteresse ne tarderait pas à tomber sous mes coups; rien ne résistait très longtemps quand j'étais dans le coin. Mais il me fallait trouver un moyen de transport pour franchir la montagne derrière la forteresse... J'avais vu des dessins représentant de drôles de machines volantes en forme de soleil, mais jamais je n'avais eu l'occasion d'en voir une de près... 

Je parcourus rapidement le reste du village, à la recherche d'une quelconque information sur ces machines volantes, mais ce fut sans grand succès. Le peu de personnes encore en vie ne semblait guère connaître quoi que ce soit sur le sujet. Je décidai donc de continuer à pieds, jusqu'à ce que je puisse avoir la chance de rencontrer une personne avec un QI s'élevant à plus de 10. Je repris donc ma route, empruntant un sentier ombragé qui passait par une forêt. Jadis, les forêts étaient des endroits dangereux car infestés de bêtes sauvages, mais à présent, c'était le moyen le plus sûr d'échapper aux orks. À l'abri grâce aux arbres, je pouvais avancer en toute tranquillité. Cela faisait près de 3 heures que je marchais dans les bois lorsque mon estomac émit un grondement sonore. À nouveau la faim se faisait ressentir. Je décidai de dévorer sur le champ la prochaine créature que je rencontrerais, quelle qu'elle soit...

Soudain, j'entendis un bruit de feuilles et je me retournais vers le buisson d'où venait ce son. J'étais déjà près à bondir sur la chose qui allait en sortir pour l'engloutir, lorsque je fus projeté en arrière par quelque chose d'extrêmement puissant. Lors de ma chute, ma tête frappa une grosse pierre et je perdis connaissance.

Lorsque j'ouvris les yeux, la première chose qui attira mon regard fut une magnifique jeune femme blonde. Elle me regardait avec un sourire ironique sur les lèvres. Une fois que j'eus complètement récupéré mes esprits, elle s'approcha de moi, le regard provocateur et me dit en riant:
- Les soldats ne sont plus ce qu'ils étaient!
  Mon estomac gargouillait en plus en plus, mais cette fille m'intriguait trop pour que je puisse la dévorer l'esprit tranquille. Je décidai de lui demander quelques explications.
- Pourquoi dites-vous cela?
  Elle haussa les épaules et d'un regard me fit comprendre qu'elle trouvait ma situation ridicule. C'est vrai que ça ne faisait pas très sérieux pour un barbare tel que moi de m'évanouir suite à l'attaque d'une femme...

- Comme ça, c'est toi qui as bouffé ma soeur comme petit déj'? me dit-elle tout à coup.
  Sa façon de parler me donna la chair de poule. C'était une femme magnifique, mais elle n'avait vraiment pas le langage d'une jeune fille bien élevée. Quand à sa soeur, je ne voyais vraiment pas de qui elle pouvait parler... Soudain, je réalisai que cette femme devait être la soeur de la jeune fille que j'avais dévorée quelques heures plus tôt. Finalement, je me dis que j'aurais sans doute dû me retenir et dévorer des cuissots de chevreuils à la place. Comme je ne répondais pas, la fille se mit à rire bruyamment.
- Hé! Fais pas cette tête, t'as bien fait, depuis le temps que je rêvais de la voir disparaître! Je t'ai suivi pour te remercier. T'es un mec bien, tout à fait mon genre, ça te dirait qu'on fasse un bout de chemin ensemble?
  J'étais encore sous le choc. Moi, barbare sanguinaire sans peur et sans reproche, j'étais incapable de répliquer. Je ne m'étais jamais trouvé dans une telle situation. J'avais massacré des armées à moi seul et j'étais incapable d'articuler une phrase en face de cette fille étrange. De plus, elle avait réussi à me mettre au tapis d'un seul coup, alors que personne sur cette terre n'était capable de me vaincre. J'étais perdu dans mes raisonnements compliqués lorsque sa voix me tira de mes songes.
- Bon, puisque que tu dis rien, je fais comme si t'avais accepté. Au fait, moi c'est Hoela...

Et sans un mot de plus, nous reprîmes notre route... Nous marchions tranquillement côte à côte, moi un peu en retrait derrière elle. Il commençait déjà à faire sombre dans la forêt humide. C'était l'heure du crépuscule qui sonnait. L'heure où une ombre n'en était pas une, où un bruit sourd était la douce brise du vent et où les esprits noirs se réveillaient pour assouvir leur désir de se faire plaisir. Les branches des arbres semblaient vouloir nous attraper au passage. Les oiseaux allaient s'abriter pour la nuit. Durant quelques minutes, tout serait silencieux. Le silence terrible où chaque être vivant devient une proie facile pour des griffes meurtrières. Quelque chose sembla me frôler l'épine dorsale. Mes yeux se dirigèrent lentement vers le sentier derrière moi, il n'y avait rien à l'horizon. Je haussai les sourcils, puis jeta un coup d'oeil suspect vers Hoela. Elle avait vraisemblablement l'air de ne pas être effrayée par ce qui nous entourait. Je trouvais cela étrange. Une jeune femme ne pouvait pas ne pas être apeurée dans un monde aussi mauvais que celui dans lequel ils vivaient. Je la fixai un long moment avant de me rendre compte que nous nous étions arrêtés. Comment avais-je pu ne pas m'apercevoir que j'avais cessé de marcher? Tout était trop étrange... la situation l'était... cette fille l'était... mon comportement l'était aussi. Je ne comprenais plus rien, car rien de semblable ne m'était arrivé dans toute mon existence. 

Hoela se tourna la tête vers moi et sourit. Son sourire était mignon, mais il avait l'air démoniaque dans un sens. Je me méfiais d'elle. Comment avait-elle pu me propulser dans les airs tout à l'heure? Elle semblait être frêle et ne pas avoir la force de me soulever. Il y avait quelque chose qui clochait avec elle, j'en étais certain.
- Voilà, on est arrivés, chuchota Hoela en s'approchant doucement de moi.
  Elle avait une voix surnaturelle, presque inaudible. J'aurais cru entendre parler un fantôme. Elle posa sa main sur ma joue et à ce moment même, je frémis. Qu'arrivait-il avec moi? Un simple geste me rendait complètement vulnérable... c'était ridicule! Il fallait que je me raffermisse.
- Voyons, tu ne dis plus rien? continua Hoela. As-tu perdu ta langue? Je suppose que tu l'as mangé tellement que tu avais faim!
  Elle partit à rire sourdement. Je la regardai et ouvrit la bouche pour répliquer, mais je ne savais pas quoi dire. J'avais l'impression d'être complètement muet... Je m'en voulais d'être aussi idiot en ce moment, mais je ne pouvais pas y faire grand-chose à part essayer de me sortir de l'embarras. Je toussai pour éclaircir ma voix et lança un regard fixe dans les yeux de la blondinette.
- Je n'ai rien à dire, dis-je gravement. Mais, dis-moi, pourquoi tu t'es arrêtée de marcher?
- Nous sommes arrivés.
- Arrivés où?
- Ici.
- Oui, mais pourquoi ici est notre arrivée?
- Tu le sais, voyons.
- Hoela... je ne sais rien du tout.
  Je commençais à me demander sérieusement ce qu'elle me disait. J'étais même là à me demander si je n'étais pas en train de délirer ou encore de rêver. Je la fixais encore, immobile... et elle me souriait encore, sourire rendu à présent malicieux.
- Nesiel, regarde par là, m'ordonna-t-elle en pointant un coin de la forêt.
  Je suivis ce qu'elle pointait, puis aperçus un énorme ballon qui flottait dans les airs.
- C'est une mongolfière, ajouta Hoela. On pourra traverser la montagne avec elle.
  Je n'en revenais pas... Comment savait-elle que je voulais traverser la montagne et que je cherchais une machine volante? Lui avais-je dit? C'était impossible. Je ne lui avais presque rien dit. Mais, le plus effrayant... ce qui me donnait des crampes dans l'estomac... comment savait-elle mon nom? Je ne l'avais pas dit depuis des siècles à quiconque. Personne ne pouvait le savoir... tout le monde qui me connaissait était maintenant mort. Je ne savais plus du tout ce qui se passait. Qui était cette fille mystérieuse qui venait d'entrer dans ma vie?

Hoela s’accroupit soudain et m’attira au sol. Elle bâillonna ma bouche avec sa main et me fit comprendre qu’il fallait que je me taise. En effet, une bande d’orks, trois ou quatre passaient à une dizaine de mètres de nous à la lisière de la forêt. J’aurais pu tous les tuer en deux minutes et sachant qu’elle m’avait mis à terre, elle en aurait fait autant en une. Mais nous attendîmes qu’ils passent et ensuite nous nous approchâmes de la prairie où se trouvait la mongolfière. Devant elle, une bande d’orks patrouillaient. Avec eux se trouvaient des groelins, sortes de petits hommes hauts de 50 cm dotés d’un système d’attaque imparable pour le commun des mortels. Ils projètent sur leurs ennemis une substance acide qui les transperce de part en part en dix secondes.

Hoela me dit à l’oreille : «Occupe-toi des orks, je prends les nains.», puis plus rapide qu’un éclair, elle jaillit de la forêt pendant que sans réfléchir je me lançai sur la horde d’orks. Je les exterminai en une poignée de secondes, mon katana alla se planter dans la tête du dernier quand Hoela me tapa sur l’épaule en me disant «Tu en mets du temps…». En effet, les groelins étaient tous en charpies au sol et formaient une marre immonde de sang et d’acide qui attaquait déjà leurs carcasses. Elle me fit signe en direction de la machine volante et nous montèrent à l’intérieur. Elle coupa les amarres alors que je tentais de m’accrocher à ce que je trouvais pour ne pas tomber et me fracasser le crâne sur le sol. Nous prîmes de l’altitude; Hoela aux commandes, nous nous dirigions déjà vers le sud. Le ciel était rouge et la nuit tombait déjà. Je tombais de sommeil et m’endormis rapidement le ventre vide. Pourquoi ne pas avoir mangé un ork ou deux avant notre départ? 

Après quelques heures de sommeil agité, je fis un rêve étrange. J'étais debout sur une surface gluante et collante. Sa couleur semblait être d'un noir lugubre, mais en même temps, elle tournait vers le rouge vin ou plutôt vers le bourgogne. J'aurais cru voir du sang... mais ce n'était pas le cas. J'étais certain que ce liquide qui n'en était plus vraiment un maintenant était autre chose, mais je n'aurais pas su dire ce que c'était en réalité. Trop difficile à percevoir dans cette obscurité intense régnant autour de moi. À quelques mètres de moi se trouvait un tigre blanc et cela me laissait indifférent. Il me fixait, les yeux mesquins. Si j'avais été devant lui pour de vrai, j'aurais sûrement eu peur tellement il était gigantesque et qu'il avait l'air de vouloir me manger en un morceau. Par contre, toute la mise en scène de cet animal me faisait comprendre qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences. Ce tigre n'en était pas un. Il se cachait en fait sous une autre forme. Et oui, il ne fallait pas que je crois tout cela. Il fallait que je vois derrière cette armure et que je découvre ce qu'elle renfermait. Quand je me réveillai, je compris que ce rêve avait un lien direct avec Hoela. Oui, il fallait que je découvre des choses sur elle... Peut-être que ma vie en dépendait... ou peut-être allait-elle changer ma vie? Je n'en savais rien, mais je devais savoir. 

Après quelques heures, nous nous arrêtèrent dans la Forêt de sang. On l'appelait ainsi, car tout à l'intérieur était sombre, les arbres, les animaux... et elle était remplir de marécages de couleur de sang et que juste y toucher, cela annonçait la mort...
- Il va falloir faire attention ici si vous ne voulez pas mourir, mentionna Hoela.
  Cette remarque m'irrita beaucoup, mais comme toujours je n'étais pas capable de répondre.
- Allons, vous venez? ajouta-t-elle.
  Je commençais à me dire que j'aurais dû lui répondre non. Et puis qui était-elle vraiment? Je ne savais pas pourquoi, mais en sa présence j'avais le sentiment que je l'avais déjà vue, il y a très longtemps, mais la mémoire de ma vie d'antan n'existait plus... Je devrais me souvenir si je voulais savoir qui elle était vraiment.

J'entendis des bruits inquiétants, mais je n'avais pas peur. Cela faisait partie de ma vie quotidienne et ce n'était pas des bruits qui allaient m'apeurer. Non, ce n'était pas cela... j'avais vécu bien pire. Pire que vous ne pourriez jamais l'imaginer. Et pourtant, j'étais effrayé. Je ne comprenais pas de où sortait ce sentiment sous lequel j'avais si souvent été sous l'emprise dans le passé... et dont je n'avais pas subi la pression depuis des siècles selon mon souvenir. Je marchais un peu derrière Hoela en faisant bien attention de ne pas noyer mes pieds dans l'eau rouge des marécages sombres. J'entendais à peine les oiseaux... mais y avait-il réellement des oiseaux dans cette forêt? Je ne croyais pas. Il était impossible qu'il y ait quelconque vie joviale dans cet endroit. Des serpents, c'était possible. Des araignées aussi. Des bêtes féroces dont on ne connaissait même pas les noms non plus. Des esprits malsains qui voulaient nous posséder peut-être également. Je laissais cours libre à mon imagination... et je me sentis soudain fébrile, vulnérable. Que se passait-il donc avec moi? Je n'étais pas dans mon état normal, loin de là. Mon regard se posa de nouveau sur Hoela. Peut-être possédait-elle un pouvoir invincible... Elle n'était peut-être pas entrée dans ma vie par hasard. Les hasards n'existent pas. Il fallait que je comprenne ce qui se passait. Elle m'enlevait peut-être toute mon énergie et m'amenait peut-être dans un piège sordide. Elle était peut-être de paire avec mes propres ennemis. Je n'y croyais pas, mais c'était une explication possible... bien possible. 

Lorsque nous arrivâmes à la lisière de la forêt, nous vîmes quelque chose qu'on n'avait pas vu depuis longtemps: in village. Lorsque je proposai à Hoela d'aller se restaurer et se reposer en ville, elle me répondit:
- Vas-y toi! Moi, je reste là.
  Je trouvais ça bien bizarre parce qu'elle n'avait rien avaler depuis deux jours...
- Veux-tu que je te ramène de la nourriture? lui demandai-je.
- Non ça va, je me débrouillerai bien. Depuis le temps que je vis dans la forêt, je sais comment trouver de la nourriture sans avoir à tuer!
  Son ton ironique me fit mal. Pourquoi ces remarques me blessaient-elle alors que j'étais insensible à tout depuis des années? Je me dirigeai vers l'auberge en ville... Cette fois-ci, je décidai de ne pas dévaliser, d'être un client «normal». Pourquoi? Je ne savais pas. Ça devait être Hoela qui me rendait fou. Mais bon... 
cette nana m'intriguait fortement, il fallait que j'en sache plus, et pour ça, pas d'autre choix que de continuer l'aventure!

[suite...]

 

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