Petite chasse au trésor chez les ancêtres

Écrite par Kamou, Andie, Akané, Voice,
Pain, Albator et Keneda

Nous prenons finalement la route, Anita paradant sur son magnifique cheval et lançant des oeillades terribles à Luke, et moi derrière, essayant tant bien que mal de rester sur ma vieille mule qui boitille. Non seulement le voyage va être long, mais il va être très désagréable. Je suis en train de me demander si je ne pourrais pas semer ces deux-là et continuer ma route seule. Ça serait tout aussi efficace; j'ai beau ne pas connaître la route, je me sens vraiment pas rassurée entre ce cowboy de bande dessinée et cette... chose, cette Anita qui, si elle avait été dans mon monde, aurait été ce que j'appelle une "pouf". Je regarde les deux bien occupés à se draguer mutuellement (quelle mangeuse d'hommes cette Anita), puis je regarde derrière moi (rien) et je tente de m'éclipser discrètement... Je vois une patte d'oie se dressée à l'horizon. J'étais décidée: je devais quitter ces deux gêneurs et poursuivre seule. Lentement, je me laisse décrocher et très vite nos deux amoureux prennent quelques mètres d'avance. Ils prennent à gauche et moi à droite.

Après quelques heures de route, je décide de m'arrêter pour la nuit dans une petite clairière où je dresse mon campement pour la nuit. Je passe une nuit agréable, quoique agréable est un grand mot, un peu comme un concert de Britney Spears chantant de l'opéra... À mon réveil, horreur, Fernande avait disparu, seul restait un mot où il était écrit "Abandonne ce trésor, sinon tu auras des problèmes!!" J'étais seule au milieu de nulle part. endroit que je ne connaissais pas... j'étais désespérée. J'avais l'impression que tout s'écroulait autour de moi et je n'en pouvais plus de penser à ce retour dans le passé que j'étais en train de vivre à l'instant même. D'aussi loin que je me souvienne, j'avais toujours cru que les affirmations du scientifique Einstein sur la relativité n'étaient que des paroles en l'air et je mettais ces oui-dires très loin enfoncés dans mon esprit tellement que c'était impensable pour moi que ces choses se puissent. Maintenant, j'étais là, dans la situation inexplicable que cet homme reconnu mondialement avait tant essayé de faire avaler à l'univers... Je ne pouvais pas y croire, ou enfin, je ne voulais pas y croire. Je me sentais tellement désemparée. Je ne comprenais plus rien de ce qui m'arrivait. Je m'ennuyais de ma vie ordinaire dans mon vrai présent. Ça ne me tentait pas de courir les trésors même si cela devait apporter fortune à mon ancêtre. Après tout, il a vécu malgré l'absence de cet argent et je suis également née. Que cela changerait-il à ma vie? Par contre, je savais que je devais continuer ma route, car c'était sûrement le seul moyen que je possédais pour retourner dans mon présent. Mais, encore là, j'avais envie de tout lâcher... Fernande avait disparu, sûrement qu'on me l'avait volée. Un message qui ne me dit rien de bon m'a été laissé. Ce mot me fait vraiment peur. Cette menace n'a rien d'une plaisanterie, j'en suis certaine. Et, puisque je ne suis déjà pas brave de nature, je me sens encore plus effrayée. Je ne sais plus quoi faire, je suis vraiment dans une impasse énorme.

Tout à coup, je tâtonne rapidement la pochette de ma veste, puis mets la main à l'intérieur de cette dernière. Surprise, je me rends compte que la carte du trésor a disparu elle aussi. Maintenant, plus rien ne peut me conduire jusqu'à celui-ci... Même si je ne voulais pas vraiment continuer cette recherche, la nouvelle m'a tout aussi déçue. À présent, qu'allais-je faire? Jamais je ne m'étais sentie aussi impuissante, aussi vulnérable... J'aurais voulu que mon meilleur ami - et oui, encore lui - soit à mes cotés. Il avait toujours été là dans les moments les plus difficiles de ma vie et à cet instant même, lorsque j'avais l'impression de ne même plus exister, il n'était pas là. Soudain, une envie irrésistible de tout oublier me vient à l'esprit, je voulais presque réellement ne plus exister. Je me mets à pleurer et mes épaules tremblent longtemps à travers mes sanglots.

Le soleil se lève à l'horizon et j'aurais voulu que ça soit du même coup la fin de mon cauchemar. Comme si un ange avait entendu mon cri de désespoir, il se produit une chose étrange quelques secondes après que j'aie cessé de verser des larmes... J'entends une voix me dire "Je suis là pour t'aider", mais je regarde partout, rien, il n'y a rien ni personne, comme si c'est un homme invisible qui me parle. Puis je sens quelque chose tirer le bas de mon pantalon. Lorsque mes yeux se baissent, j'aperçois un nain avec un masque de gladiateur. C'est lui qui me parle, qu'est-ce qu'il est bizarre ce nain; il me regarde et on aperçoit ses gros yeux à travers le masque. Il me dit "Bon t'arrêtes de me regarder comme ça?!" Je suis tout à coup gênée, puis j'ai à la suite un fou rire incontrôlable, "HAHAHAHAHAHAHAHA! Toi, tu viens m'aider, petit!?" lui dis-je. Il a l'air vexé. Il monte sur un gros cailloux pas loin et il brand un katana de son dos et m'explique la raison de sa présence. Tout d'abord, il se présente "On m'appelle Ken le nain ninja" et il m'explique sa mission "Je suis venu te ramener à notre magicien Merlin le poivrot. Il t'aidera à retrouver ta carte et te donnera d'autres informations". Je suis étonnée, car je ne connais aucun Merlin. Je veux savoir comment il sait que j'ai perdu ma carte et d'où il me connaît, alors il me répond "Pas de temps à perdre l'autruche! On doit y aller". Je suis perdue et n'ai pas d'autre choix que de le suivre... 

Je suis donc cet ignoble gnome à travers les broussailles. Grâce à sa petite taille, il peut facilement passer en-dessous des branches, mais moi, je me prends les arbres en pleine figure et c'est loin d'être agréable. Nous marchons plus d'une heure lorsqu'il s'arrête finalement devant un arbre comme les autres et prononce "Sésame, ouvre-toi". À ce moment-là, je me dis que je suis en train de rêver. Un nain ninja en train de crier "Sésame, ouvre-toi" à un tronc d'arbre, je vous jure que c'est plutôt surprenant. J'en viens presque à me demandé si c'est pas cette maudite parka orange qui a déclenché tous mes problèmes... Tout allait si bien avant que je la mette. 

Enfin, comme par miracle, l'arbre s'ouvre et à l'intérieur se trouve... un ascenseur! Je rêve, on est au 19e siècle et il y a un ascenseur dans un arbre?! Y'a vraiment de quoi s'interroger sur sa santé mentale dans ce genre de moment. Le nain trépigne sur place, il sautille dans tous les sens en me disant "Vite vite vite, si tu ne te dépêche pas, Merlin le Poivrot va être complètement saoul et ça sera trop tard". Un enchanteur saoul? Vous avez déjà entendu parler de ça vous? Comme je n'ai pas le choix (c'est ça ou passer ma vie à errer dans un monde qui n'est pas le mien), je suis le nain dans l'ascenseur. Bien entendu, l'ascenseur est minuscule et je suis obligée de me plier en 40 pour y rentrer, mais finalement, j'y arrive sous l'oeil attentif de notre ninja. Il appuie sur le bouton, et l'ascenseur se met en marche. Il est beaucoup plus bruyant que les ascenseurs de chez nous... 

Bref, ça descend et soudain les portes s'ouvrent. Je rampe pour sortir et je continue à suivre le gnome qui sautille toujours autant (j'ai jamais vu une bestiole aussi nerveuse) et là, il se retourne vers moi et me dit "Nous allons maintenant rencontrer Merlin le Poivrot, espérons qu'il ne sera pas encore saoul..." Le nain ouvre une porte et nous nous retrouvons nez à nez avec le sosie de Merlin l'enchanteur, version... complètement bourrée. Des tonnes et des tonnes de chopes de bières vides replissent la pièce et je crois que le pauvre Merlin ne tient plus vraiment sur ses jambes. "Trop tard" soupire le nain. Alors là, moi, je panique... Mon seul espoir de m'en sortir vient de s'envoler en fumée... Encore une fois, j'ai envie d'éclater en sanglots. Je n'en peux plus de tous ces trucs qui n'arrêtent pas de m'arriver, les unes après les autres. Cependant, aucune larme ne coule sur mes joues. Raide comme une barre, je me retiens de laisser couler ces pleurs qui restent durement emprisonnés au fond de mon âme. J'aurais envie de quitter ce monde, de me réveiller une bonne fois pour toute. Tout n'avait aucun sens. Si tout continue comme cela, je crois que je vais tout lâcher et arrêter de penser à ce qui doit être fait ou non. Je commence à me foutre de ce qui va m'arriver, j'en ai assez de souffrir pour des choses qui n'ont même pas rapport à ma vraie vie.

Tout à coup, le nain tire vers lui la manche de ma veste et je me tourne la tête vers lui. Mes cheveux retombent doucement sur mes épaules et je me rends compte que je dois avoir l'air vraiment idiote avec une touffe de poils tout entremêlés sur le crâne. Un fou rire me prend et je ne peux m'empêcher de ricaner malgré les protestations du gnome. Ce dernier me donne un coup de pied sur le tibia et je pousse un cri de douleur. Je me retrouve à quatre pattes sur le plancher et commence à suffoquer tellement l'odeur des souliers du nain me rend malade... Au même moment, Merlin le Poivrot me remarque et s'approche de moi doucement. Lorsqu'il me tend la main, je ne peux pas m'empêcher de l'attraper et de la serrer fort dans la mienne. Malgré son état un peu engourdi, il m'entraîne jusqu'à la table au milieu de la pièce où sont entreposés des milliers de livres qui datent sûrement du temps du Moyen-âge ou de la Renaissance! Cependant, ce qui me surprend le plus, c'est ce regard envoûtant que cet homme pose sur moi. Étrangement, il me rappelle quelqu'un. De qui s'agit-il? Qui est cette personne auquel ce Merlin me fait tant me rappeler à l'instant même? Ses yeux, cette bouche, ses longs cheveux grisonnants, cette expression sur son visage qui m'était si familière... Je n'ai pas le temps de continuer ma réflexion que Merlin me dit, d'une voix titubante: "Tu dois retourner dans ton époque, tu n'es pas la bienvenue ici! Tout est de la faute de mon apprenti Mickaelangelus, en voulant transformer mon chien en grenouille, il t'a fait apparaître dans ce royaume. Cela n'aurait eu aucune conséquence si tu ne t'étais pas mise a rechercher le trésor! Ce trésor doit rester où il est. Nul ne doit le découvrir ou l'humanité entière serait en péril". Ces mots me glacent le sang! Il rajoute: "Je t'ai préparé une potion. C'est le seul moyen de retourner chez toi, si tu ne la bois pas, nous te ferons exécuter pour le bien de l'espèce humaine". Je ne savais plus quoi faire, j'avais tant rêvé de cette occasion, mais je pensais aussi à mon ancêtre qui comptait sur moi... "Qu'arrivera-t-il à mon ancêtre?" lui demande-je d'une voix inquiète. Merlin fait quelques pas autour de la table, se tourne vers moi et répond: "Si tu retournes chez toi, il aura tout ce qu'il désire. À présent suis-moi..." Merlin m'emmène dans son cabinet. "Attends-moi là quelques minutes, dit-il. Je dois faire une grosse commission." Un instant plus tard, il sort de là sans le moindre sac, ce qui me surprend pour quelqu'un qui vient de faire des commissions... Je continue à le suivre à travers le couloir, lorsque nous arrivons devant son laboratoire. Son apprenti Mickaelangelus s'approche de nous et dit à son précepteur: "Le thé est servi". Je m'y attendais pas à celle là! Comme si j'ai envie de prendre le thé!! Mais Merlin semble être à cheval sur les principes puisque qu'il me demande de suivre Mickaelangelus "au salon". J'ai l'impression que les événements qui se suivent n'ont plus aucun rapport entre eux tellement tout ceci est farfelu. On me parle de commissions, puis on va boire une tasse de thé, comme s'il s'agit de la chose la plus importante au monde, alors que deux secondes avant, Merlin me disait que je dois à tout prix rentrer immédiatement chez moi.

J'entre donc dans le salon, une pièce immense et ensoleillée (dois-je rappeler que nous nous trouvons sous terre... qu'on ne vienne pas me dire que cette histoire n'est pas bizarre). Merlin part faire ses courses, puis Mickaelangelus quitte la pièce juste après m'avoir guidée à une table immense et vide, mise à part une théière en or. Je suis donc seule et je me demande si tout ceci est bien clair. Je regarde la théière d'un oeil mauvais. À mon avis, il vaudrait mieux que je ne touche pas à ce qu'il y a dedans. Et là, maintenant que j'ai un peu de temps à moi, j'essaye de réfléchir. Est-ce que je devrais rentrer chez moi ou est-ce que je ne ferais pas mieux de chercher le trésor? Il n'y a même pas quelques heures, je n'aurais eu qu'une envie, celle de rentrer chez moi, mais à présent, je ne savais plus très bien ce dont j'avais envie. On m'avait toujours dit qu'il ne fallait pas interférer dans le passé, à cause des retombées sur le présent, la création de mondes parallèles et tout le blabla, mais d'un autre côté, dénicher ce trésor pourrait changer radicalement la vie de mon ancêtre, lui apporter la fortune, et qui sait, faire de moi une riche héritière... Cette idée était assez séduisante. M'imaginer nager dans une immense piscine, jouer au tennis sur mes cours particuliers ou conduire une décapotable du dernier cri, voilà une vie qui pourrait me plaire... Le choix m'appartenait, cette fois, il n'y avait plus personne pour me dire quoi faire. Il serait si facile de s'enfuir par la fenêtre (euh, une fenêtre sous terre...???), mais d'un autre côté...

Finalement, je prends la décision de faire semblant d'être tout à fait d'accord avec Merlin, c'est-à-dire que j'allais lui faire croire que je voulais repartir chez moi sans toutefois le vouloir réellement. Il fallait que je vois plus clair dans toute cette histoire et pour ça, il me fallait du temps et un plan des plus solides! Je ne savais pas par où commencer, tout me semblait impossible à réussir. D'une minute à l'autre, Merlin ou Mickaelangelus reviendraient et je devrais boire la potion qui me fera retourner dans mon présent. Cependant, je me demandais sérieusement si je faisais bien de leur faire confiance. Et si le potage qu'ils voulaient me faire avaler entraînerait automatiquement ma mort? Un stress immense s'empare de moi au même moment. J'étais prête à aider tout le monde, mais je ne voulais quand même pas mourir! Tout était si étrange... Selon Merlin, si je trouvais le trésor, cela détruirait la planète entière. Il était évident que je ne désirais pas que cela arrive, mais pourquoi un simple trésor pourrait-il avoir autant de force? Je me demandais bien ce qu'était ce trésor. Autre chose me tracassait à propos de ce que Merlin m'avait raconté... Il avait dit que c'était une erreur (la faute de son apprenti) si j'étais à cette époque, mais pourquoi mon ancêtre me considérait-il comme l'élue et m'avait envoyée faire cette recherche? Ainsi, tout s'entremêlait. Merlin essayait-il de m'éloigner de ce trésor dans un autre but que de sauver l'humanité? Il ne me semblait pas très fiable. En fait, j'étais peut-être trop méfiante. Personne ne m'avait semblé être d'une très grande gentillesse ici. Premièrement, il y a eu Anita (la servante) qui ne me disait rien de bon et Luke (le cowboy) qui avait l'air de vouloir ma mort. Finalement, j'aurais peut-être dû rester avec eux; j'avais peut-être un peu jugé rapidement leurs intentions! Ils étaient les alliés de Rodrigue (mon ancêtre) et devaient vouloir que ma protection. Pourtant, j'étais persuadée qu'il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas avec eux. La trahison fait partie de la vie et ça ne m'aurait pas surprise du tout qu'ils en arrivent la! Après tout, ils n'étaient que des employés de mon ancêtre et étaient probablement prêts à tout pour avoir le gros lot. Deuxièmement, il y avait eu Merlin et Michaelangelus. Le magicien me semblait avoir un caractère de chien et être très manipulateur. En plus d'être un alcoolique... Quant à son apprenti, il me semblait être très nerveux et aussi soumis à son maître. Je ne savais plus quoi croire. On avait voulu me brûler vive à cause que l'on me croyait une sorcière, on m'avait apprise que j'étais l'élue, on m'avait ensuite dit qu'il fallait que je retourne à mon époque. Que devais-je faire? Je ne savais plus.

Tout à coup, je regarde derrière moi et remarque un bol qui contient vraisemblablement de l'eau. J'y vais, examine les alentours, prend la théière et vide son contenu dans un vase opaque. Je mets mon index dans le liquide transparent, approche mon nez de ce dernier et le sens. Tout indique qu'il s'agit d'eau. J'en verse doucement dans la théière, puis cherche quelque chose pour mettre à la couleur du thé. Je ne savais pas... je ne trouvais pas! Au même moment, j'entends des pas se rapprocher de plus en plus de la pièce où je me situais. Je me raidis, prend la théière et m'installe de nouveau à la table. Mon coeur bat comme ça ne se pouvait pas, mes yeux ne savent plus où regarder, ma respiration ne veut plus se régulariser. Pourquoi suis-je prise dans cette situation? La porte s'ouvre et là, j'ai un choc!!! C'est mon ancêtre qui se trouve devant moi!! Tout se bouscule dans ma tête, que fait-il ici? C'est de plus en plus étrange. En plus, il a l'air furieux, à voir sa tête, j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou. Mais je ne bouge pas et je soutiens son regard assassin. Quelques minutes plus tard, Anita débarqua à son tour. "La voilà enfin! dit-elle. Pourquoi nous as-tu faussé compagnie? Tu ne veux donc pas nous aider à retrouver le trésor? Tu sais pourtant que tu es la seule à pouvoir le faire!!!"
Apparemment, elle est aussi furieuse que mon ancêtre... Je recule, un peu déroutée par cette agression. J'ai vraiment eu raison de ne pas les suivre, elle et son cowboy... Vu sa réaction, ça doit être une maniaco-dépressive à pulsions violentes et il vaut mieux ne pas se frotter à ce genre de personne. Je recule lentement et pendant ce temps, Rodrigue et Anita s'avancent vers moi avec leur air menaçant. Je recule de plus en plus jusqu'au moment où je rencontre le mur... Il n'y a plus d'issue. Au même moment, Mickelangelus entre et par la même occasion m'épargne une confrontation qui risquait d'être très douloureuse pour moi. Je profite de ce retournement de situation pour m'asseoir et essayer de me remettre de mes émotions. Je ne fais pas attention à Mikelangelus qui fouille la pièce du regard et qui fait une tête effarouchée en voyant le bol vide. Histoire de me remonter un peu, je prend la théière remplie d'eau et je me versai un verre d'eau fraîche que je bois d'une traite. Je n'ai que le temps de voir que Mickelangelus s'est rendu compte de l'inversion des liquides et de l'entendre crier "Nooooooooonnnnnnnn" avant de sombrer dans un profond sommeil...

Lorsque je me réveille, la première chose que j'entends est la voix nasillarde et désagréable de la mère Pissoli qui m'engueule. " Vous n'auriez pas pu faire attention espèce de petite peste! crie-t-elle. Vous m'avez fait tomber et j'ai bien cru que je m'étais cassé une jambe!!! Franchement, les jeunes de maintenant, on ne peut plus rien en faire, tous des déchets de la société!!!!!!" J'ouvre les yeux, ma tête me fait drôlement mal. Autour de moi, je reconnais les murs grisâtres de la cage d'escalier. Je me lève péniblement et je jette machinalement un coup d'oeil à ma montre: 18h68, exactement la même heure que lorsque je suis tombée dans l'escalier, comme si toute cette histoire n'avait duré que le temps de quelques secondes. La mère Pissoli est encore en train de s'égosiller, mais je l'écoute même plus. Je cours à toute vitesse vers la porte, parce qu'avec un peu de chance, si je me dépêche vraiment, j'arriverai peut-être à avoir le bus de 18h72...

FIN

 

Petite chasse au trésor chez les ancêtres © Au-delà des Rêves (2001-2003) Tous droits réservés.